Insuffler l’esprit entrepreneurial
Rémi Marcoux
Insuffler l’esprit entrepreneurial
Par Linda Grondin
Lorsqu’il quitte, à 71 ans, la présidence du CA de TC Transcontinental en 2012, on aurait pu croire que Rémi Marcoux se la coulerait douce, mais cela aurait été bien mal le connaître. Ce grand entrepreneur a choisi de continuer à bâtir, cette fois avec l’objectif de soutenir les architectes du Québec économique de demain.
Ainsi, grâce à un don majeur du fondateur et de sa société, le Parcours entrepreneurial Rémi-Marcoux a vu le jour en 2014. Propulsé par La base entrepreneuriale HEC Montréal, ce programme d’incubation d’entreprises a depuis permis de former plus de 180 entrepreneurs et entrepreneures et d’accompagner plus d’une centaine d’entreprises, dont 90 % sont encore en activité.
« De nombreux jeunes ont les aptitudes et les capacités pour devenir de bons entrepreneurs, mais l’ignorent », souligne Rémi Marcoux. Ce programme leur donne une formation de pointe et vise à développer des savoir-faire et des savoir-être qui ont servi la carrière de l’homme d’affaires. Pensons notamment à la curiosité, à l’innovation, à la tolérance aux risques et à la compréhension de l’environnement économique, sans oublier le travail d’équipe et la force du réseau.
Trois facteurs de réussite
La réussite de Rémi Marcoux repose principalement sur trois assises. Tout d’abord, le goût de l’entrepreneuriat et l’importance de bien servir la clientèle, un apprentissage hérité de ses parents, qui tenaient un magasin général en Beauce. « Mon père a eu du succès parce qu’il écoutait ses clients, détectait leurs besoins et s’assurait de répondre rapidement à leurs attentes », affirme-t-il. Une inspiration qui suivra le fils tout au long de sa carrière.
Autre élément auquel il attribue sa réussite : ses études universitaires, qu’il entreprend par cours du soir tout en travaillant à plein temps. « J’y ai acquis cette vue d’ensemble de la profession, de la société et du milieu des affaires. Étudier à HEC Montréal aura été un des bons coups de ma vie », soutient le diplômé en sciences comptables 1968, qui a obtenu le titre de CPA quelques années plus tard.
À cette recette, Rémi Marcoux ajoute un troisième ingrédient, pas si secret : le travail. « Pour développer une entreprise, il faut y mettre du temps et accepter d’emblée que les journées seront longues. »
L’évolution de TC Transcontinental
En 1976, Rémi Marcoux fait l’acquisition d’une imprimerie avec deux partenaires, Claude Dubois et André Kingsley, respectivement expert en marketing et vendeur très talentueux. « Quand j’ai fondé Transcontinental, j’avais ma boîte à outils HEC Montréal; mes associés et moi connaissions déjà le secteur de l’impression et nous étions très complémentaires », précise-t-il.
L’inscription en bourse en 1985 s’avère une étape charnière. TC Transcontinental, qui a débuté ses activités avec l’impression de circulaires et de journaux, prend de l’expansion. Elle multiplie les acquisitions au Canada et à l’étranger, diversifie et bonifie son offre de services, et propose ainsi un guichet unique à ses clients. Aujourd’hui, l’entreprise est devenue un chef de file de l’emballage souple en Amérique du Nord.
Le message du mentor à la relève entrepreneuriale? « Toujours miser sur une bonne équipe et des forces complémentaires, tester ses idées et ses produits le plus tôt possible et innover pour répondre aux besoins des clients », conclut-il.
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