Édifice Viger : le mystère de la pierre angulaire
Édifice Viger :
le mystère de la pierre angulaire
Par Julie Roy
La pierre angulaire, élément fondamental sur lequel repose tout le reste, est loin d’être une simple métaphore. Jusqu’au XIXe siècle, elle représentait la première pierre d’une structure architecturale, son assise. Le lien avec HEC Montréal? Bien que des archives rapportent la pose d’une pierre angulaire visant à lancer la construction de l’édifice Viger en 1908, un mystère semble aujourd’hui planer sur son emplacement…
22 octobre 1908 : plusieurs personnalités publiques, dont Sir Lomer Gouin, premier ministre provincial de l’époque, Auguste-Joseph de Bray, premier directeur de l’École, et plusieurs représentants de la Chambre de commerce de Montréal, dont son président, A. V. Roy, sont réunis à l’angle de l’avenue Viger et de la rue Saint-Hubert pour la cérémonie de la pose de la pierre angulaire, l’équivalent, de nos jours, de la première pelletée de terre. « La présence à cet événement de la Chambre de commerce de Montréal, qui célèbre cette année son 200e anniversaire, a une grande portée symbolique, car c’est à son initiative que l’École a été créée, explique Gabrielle Taaffe-Boivineau, archiviste à HEC Montréal. Il s’agissait du premier établissement d’enseignement universitaire de la gestion au Canada. »
L’événement revêt un caractère historique certain, puisqu’il s’agira de la seule véritable cérémonie soulignant la fondation de l’École des Hautes Études Commerciales de Montréal. La construction n’est d’ailleurs pas encore terminée lorsque les 32 premiers étudiants inscrits amorcent leur formation, en 1910. « La direction a dû se résoudre à donner ses premiers cours sans inauguration officielle, raconte l’archiviste. Certains locaux n’avaient même pas encore de système d’éclairage, ni tous les équipements nécessaires. »
L’intrigue de la capsule temporelle
Ce qui rend cette histoire encore plus intrigante, c’est la fameuse « capsule temporelle ». Les journaux de l’époque rapportent qu’elle aurait été déposée dans une cavité creusée et qu’elle contenait des pièces de monnaie de 1908 ainsi qu’un parchemin signé par de nombreux dignitaires stipulant : « Le 22 octobre 1908 a été posée la pierre angulaire de l’École des Hautes Études Commerciales, érigée en vertu d’une loi passée par la Législature et sanctionnée le 14 mars 1907. »
Comme cette capsule, la pierre d’assise semble avoir disparu au fil du temps, car, malgré leurs recherches, plusieurs experts n’ont pu en retrouver la trace au coin de l’édifice qui abrite aujourd’hui la BAnQ.
Une cérémonie tombée dans l’oubli
Aujourd’hui, la cérémonie de pose de la pierre angulaire n’a plus lieu d’être, en raison des nouvelles techniques de construction, des nouveaux matériaux et des exigences en matière de sécurité sur les chantiers. C’est surtout pour son caractère symbolique qu’on s’y adonne parfois, comme cela a été le cas pour la construction de l’Hôpital Shriners pour enfants, en 2013, et pour les travaux de reconstruction à Lac-Mégantic, en 2014.
HEC Montréal procédera prochainement à l’inauguration du nouvel édifice Hélène-Desmarais. Et cette fois, l’École compte bien souligner officiellement son retour au centre-ville de Montréal!
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