Ultramoderne et résolument tourné vers l’avenir, le tout nouvel édifice Hélène-Desmarais, qui sera inauguré au cours des prochains mois, rendra un vibrant hommage au passé. Pour honorer ce lieu de mémoire, HEC Montréal mettra en lumière le riche patrimoine et l’histoire de cet endroit cher à la communauté irlandaise, où plusieurs causes ont été défendues au fil du temps.
Hommage au refuge St. Bridget
En 1869, le refuge St. Bridget voit le jour à la demande du père Patrick Dowd, alors prêtre de la basilique Saint-Patrick, établie sur le terrain voisin. On y reçoit les immigrants irlandais venus à Montréal pour échapper à la grande famine de 1847. Pendant plus d’un siècle, le refuge accueille des personnes âgées et des femmes sans travail ou victimes de violence. Il nourrit et héberge aussi ceux qu’on appelle les nécessiteux.
En 1977, le refuge déménage dans le quartier Côte-des-Neiges et l’immeuble est détruit pour faire place à un stationnement. Vingt ans plus tard, lors de la conversion du lieu en aire de détente, des vestiges sont mis au jour.
« Pour immortaliser le refuge St. Bridget, nous avons recréé des murets devant l’entrée principale de l’édifice avec des pierres récupérées sur le site où se trouvaient les anciennes fondations », explique Carole Pinsonneault, conseillère principale en communications à HEC Montréal. Pour marquer l’empreinte de l’ancien bâtiment, le tracé des fondations a aussi été reproduit à même le sol du nouvel édifice.
« Pour immortaliser le refuge St. Bridget, nous avons recréé des murets avec des pierres récupérées sur le site où se trouvaient les anciennes fondations. »
— Carole Pinsonneault
Avant le refuge : la maison de Rocheblave
De 1847 jusqu’à sa démolition, au début du XXe siècle, la maison d’un ancien homme d’affaires répond aux besoins des communautés catholiques. Elle accueille tour à tour les œuvres du refuge St. Bridget (avant sa construction) et un orphelinat pour enfants irlandais.
Construite à l’origine pour l’entrepreneur et député Joseph Frobisher, la maison est achetée en 1819 par Pierre de Rastel de Rocheblave, lui aussi homme d’affaires et député. À son décès, sa succession vend la maison et un terrain à la paroisse.
Une partie de l’édifice Hélène-Desmarais repose sur l’endroit occupé autrefois par ce bâtiment. Pour souligner ce pan d’histoire, la place extérieure devant l’entrée qui mène au boulevard René-Lévesque Ouest sera baptisée « Esplanade de la maison de Rocheblave ».
Une vue sur l'ancien quartier des imprimeurs
Au siècle dernier, dans le quadrilatère formé par la rue Saint-Antoine, le boulevard René-Lévesque Ouest, la côte du Beaver Hall et la rue de Bleury, se dressaient des bâtiments liés à l’industrie de l’imprimerie. La « Terrasse des imprimeurs » de l’aire de restauration de l’édifice Hélène-Desmarais en soulignera la valeur historique.
Surnommé Paper Hill, ce quartier avoisinait plusieurs grands quotidiens de la métropole, dont le Montreal Star, The Gazette et La Presse, qui se trouvaient à quelques rues de là, dans le Vieux-Montréal.
Bien qu’ils aient changé de vocation depuis longtemps, certains des bâtiments qui abritaient alors ces imprimeries existent toujours. Cinq d’entre eux sont d’ailleurs visibles de la nouvelle terrasse. L’un deux, l’édifice Unity, est même classé monument historique.