Au cœur de l’échiquier IA
Au cœur de l’échiquier IA
Par Stéphane Champagne
Le projet IAR3, qui vise à développer une intelligence artificielle (IA) responsable, robuste et raisonnante, pourrait bien faire du Québec un acteur qui s’impose encore plus dans ce domaine en pleine effervescence. Survol d’une initiative dont le chercheur Jean-François Cordeau n’hésite pas à qualifier l’envergure de « sans précédent ».
Propulsé par l’Institut de valorisation des données (IVADO), ce projet implique plus de 1 000 chercheurs et chercheuses issus de cinq établissements universitaires québécois : l’Université de Montréal, Polytechnique Montréal, HEC Montréal, l’Université Laval et l’Université McGill. Il est soutenu par le gouvernement fédéral, qui lui a accordé une subvention de 124,5 millions de dollars par le biais de son Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada.
« Cette subvention mènera non seulement à la création de bourses étudiantes et d’une cinquantaine de postes de professeurs dans le réseau IVADO, mais aussi à la mise sur pied de chaires de recherche, précise le professeur titulaire au Département de gestion des opérations et de la logistique. Les retombées seront énormes. Rares sont les projets d’une telle ampleur au pays! »
Se tailler une place
« Tout en ayant un effet très structurant, cette initiative permettra de cimenter et de pérenniser l’écosystème d’intelligence artificielle au Québec », poursuit le chercheur. Le Canada est déjà un leader mondial en IA, rappelle-t-il, tout juste derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine. « En comptant l’ensemble des investissements publics et privés, c’est près de 500 M $ qui auront été injectés dans IVADO pour les sept prochaines années », note-t-il.
Dans un premier temps, quatre secteurs seront priorisés : la découverte de nouvelles molécules pour la transition énergétique et la santé, la remédiation aux urgences environnementales, l’instauration de systèmes de santé apprenants et la gestion des chaînes d’approvisionnement en contexte d’incertitude. « Comme bon nombre de nos chercheurs et chercheuses sont en lien avec ces secteurs, l’École se retrouve donc au cœur de différents projets de recherche en IA », précise Jean-François Cordeau.
Tous dans la course!
Les chaînes d’approvisionnement sont d’ailleurs l’un des sujets de prédilection de Jean-François Cordeau. « En nous appuyant sur l’IA, nous cherchons à développer des algorithmes et des systèmes capables de concevoir des chaînes plus robustes et de réagir adéquatement en cas de crises comme la pandémie ou la guerre en Ukraine, mais aussi d’anticiper d’autres formes de perturbations et d’en minimiser les effets. »
En parallèle, par le biais, notamment, du Tech3Lab et de plusieurs autres centres et chaires de recherche, le corps professoral et la communauté étudiante de HEC Montréal plancheront sur des travaux combinant l’apprentissage automatique, la recherche opérationnelle, la statistique et les neurosciences. « Bref, l’aventure s’annonce plutôt grisante », déclare avec enthousiasme le chercheur.
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